L'enfant Papillon de Gabrielle Massat

Couverture L'enfant Papillon
Résumé :
C’est au XXIIe siècle que la Cité a été frappée par un virus mortel. Depuis lors, les habitants vivent emmurés pour endiguer le fléau. Des messages de l’Extérieur, relayés par le gouvernement militaire, promettent une libération qui ne vient pas. Maïa, sous-lieutenant de 17 ans, rêve de quitter sa ville natale et cherche une faille dans les murs de la Cité. Mais un jour, son mentor Dimitri est condamné pour trahison par sa faute. La nécessité de s’échapper devient alors beaucoup plus urgente. Elle n’a qu’une seule piste : retrouver la trace du mystérieux « Enfant Papillon », seul habitant de la Cité à avoir jamais franchi le mur. Elle va pouvoir compter sur l’aide de Zéphyr, un tueur à gages atrocement défiguré, et Nathanael, un individu contaminé par le virus.
Genre : Jeunesse SF
Éditeur : Hachette
Sortie le : 4 février 2015
Prix : 16.00 € ( Pour commander)
Pages : 396
Ma note :
4%2F5

Mon avis :

J'avais très envie de découvrir ce roman, surtout suite à la chronique de Louve, donc un grand merci à Babélio pour leur confiance dans cette nouvelle masse critique :)

L'objet livre est particulièrement bien réalisé, la couverture est jolie, mais c'est surtout l'intérieur qui m'a plu, avec des barbelés dessinés à chaque début de chapitre, début de chapitre qui marque un décompte menant à l'impensable pour notre héroïne. La typo est aussi recherchée, avec des effets sur certaines lettres. Donc un visuel très agréable et qui donne envie.

Dès le début, on est dans l'histoire et dans le vif du sujet. L'auteure parvient à nous expliquer son monde tout en faisant avancer l'intrigue.
Pas de descriptions ou d'explications interminables, juste ce qu'il faut, au moment où il faut, pour qu'on sache où on va, et pourquoi c'est comme ça.
On ressent très vite un sentiment d'étouffement, et d'injustice, surtout quand le mentor de Maïa, Dimitri, est enfermé puis jugé, condamné à bien pire que la mort : le châtiment.
24 h de tortures inimaginables, allant de l'amputation aux yeux crevés, c'est pire que le corps que l'on brise, c'est l'âme de ces pauvres condamnés.


Maïa se sent responsable de ce qui arrive à Dimitri, et va donc tout faire pour le sortir de là, même si elle doit y risquer sa vie. Seule solution : sortir de la Cité.
Commence alors un périple dans la Cité, une quête dans les pires ghettos, pour retrouver ce fameux "enfant papillon".

J'ai vraiment été emportée dès le début du roman. Et puis j'ai ressenti comme un flottement pendant un bon moment, où je n'étais pas plus intéressée que ça par ce qu'il se passait. Maïa, je n'ai pas réussi à l'apprécier réellement, je l'ai trouvée pleine de contradictions, l'exemple le plus flagrant étant son opinion sur les Lazuls. Elle suit bêtement ce qu'on lui a appris toute sa vie sur ces pauvres êtres, mais pourtant, elle ne rêve que d'une chose, sortir de la Cité alors que là aussi, toute sa vie on lui a appris qu'on ne devait pas sortir. Autre chose qui m'a un peu dérangée, c'est son désintéressement à sa mère et son frère, qui passent complètement après Dimitri. Mais j'ai admiré sa ténacité et sa force de caractère à toute épreuve, ou presque.
Heureusement, pendant ce moment de flottement dont je parlais, il y a les apparitions de Nate et Zéphir. Ce dernier est pour moi le plus intéressant, ce côté tueur froid, avec pourtant cette voix douce et ce regard tendre qu'il pose sur son ami. Ces cicatrices qui devraient l'enlaidir mais qui lui apportent au contraire une force presque surnaturelle. On le croit sans âme, et pourtant...
Et Nate, ce Lazul qui est pire qu'un déchet pour les autres, va trouver le moyen de se frayer un chemin dans le coeur de notre héroïne. Nous offrant ainsi une romance émouvante, mais qui reste à sa place, chose que j'ai aimée. Nate est pourtant bien plus réaliste que Maïa quand à leur avenir, et ne va pas tomber dans la facilité.
J'aurais aimé que ces deux personnages soient plus approfondis, ils l'auraient mérité, et ça aurait ajouté un plus à l'histoire, au lieu de nous montrer des passages côté "méchants" dont je me serais bien passés.

Et puis vient la dernière partie, le compte à rebours s'accélère et là, impossible de reposer le livre avant la fin. On en prend plein les yeux, nos héros plein la tronche, et on tremble pour eux. J'espère sincèrement que l'auteure aura envie de nous offrir une suite, car cette histoire le mérite. J'ai envie de savoir ce qui arrive aux personnages, comment va évoluer cette romance impossible, et surtout, retrouver Zéphir et en découvrir encore plus sur lui. Retrouver leurs échanges drôles et légers, malgré la lourdeur de cette vie qu'ils subissaient. L'auteure nous offre un épilogue, mais alors, bien trop court, quel dommage ! Je veux une suite !

En bref, une dystopie française qui n'a pas à rougir face aux autres, au contraire ! Des personnages forts et attachants, un monde cruel et sans pitié, une bonne dystopie.

**************************

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire