Winter People de Jennifer McMahon

Couverture Winter People
Résumé :
" Nous approchons de la fin de son septième jour, mais ma petite fille reste tapie dans la pénombre. Elle est là, puis disparaît sans prévenir. J'ai pu constater qu'elle était très pâle, avec les yeux cernés et vêtue, comme ce matin où elle est partie chercher son père, de sa robe bleue, de ses bas en laine et de son petit manteau noir. Ses cheveux sont emmêlés. Elle a les joues maculées de terre. Il émane d'elle une odeur de brûlé, celle d'une bougie qu'on vient de souffler. Elle fait peur à Shep. Il fixe parfois les ténèbres en grognant, les poils du cou hérissés. Depuis que j'ai fini d'écrire notre histoire, je lui parle, lui fredonne des chansons, je fais tout pour l'inciter à se montrer. Tu te rappelles ? lui dis-je. Tu te rappelles ? " Et si l'amour était vraiment plus fort que la mort ? Et si vous aviez la possibilité de ramener de l'au-delà l'être que vous aimez le plus au monde ? Un suspense terrifiant pour un sujet grave. On ne peut pas lâcher l'histoire. On plonge dans l'effroi.
Genre : Thriller fantastique
Éditeur : Robert Laffont Sortie le : 5 février 2015
Prix : 21.90 € (Pour commander)
Pages : 428
Ma note :
4.5%2F5 

Mon avis :
 
Je suis étonnée de ne pas le voir plus circuler sur la blogosphère livresque car ce roman est tout simplement génial !

Passionnant, dérangeant, effrayant... voici tous les adjectifs, parmi tant d'autres, qui pourraient convenir à cette histoire.
Une histoire qui nous est racontée de différentes manières, par plusieurs personnes, et à des époques différentes.
Plusieurs récits mais qui finissent d'une façon ou d'une autre par se retrouver, par faire écho les uns aux autres.

On ne s'ennuie pas pendant notre lecture. Les chapitres sont assez courts et alternent les voix. Ils sont placés de façon à ce que les histoires trouvent une résonance, voire une explication à ce que l'on vient de lire, ou même une conséquence. Ils se terminent sur un élément révélateur, intrigant, nous donnant envie de continuer notre lecture. Les années séparent peut-être ces récits, mais on devine très vite que tout est lié.

La tension, le désespoir, l'horreur, l'incompréhension, le doute, la peur... on passe par toutes ces émotions en suivant ces personnages. On s'attache très vite à eux, ils ont un petit quelque chose qui fait qu'à chaque fois on les trouve particuliers, et souvent, on partage leur douleur, on la comprend.
Il y a Sara, le fil conducteur de ce récit, qui a vécu déjà tant de souffrance dans sa vie, une souffrance qui va inévitablement la conduire vers la folie. Mais lorsqu'on perd un enfant, et qu'on est prêt à tout pour le revoir, peut-on parler de folie ?
La douleur est insoutenable, si forte qu'elle nous ronge et peut nous faire sombrer dans l'inconcevable, pour quelques heures de plus avec l'être aimé... Que seriez-vous prêt à faire ?
Il y a aussi son mari, qui aime Sara et leur fille d'un amour si grand, qu'il ferait tout pour elles. C'est ce qu'il a fait toute sa vie, depuis ce fameux jour où il a offert sa plus belle bille à Sara et qu'elle lui a alors dit qu'elle l'épouserait. Depuis, il n'a eut de cesse de se tuer à la tâche, au quotidien, pour l'amour de sa vie. Il supportera beaucoup de choses pour elle, jusqu'à sa folie...
Il y a Ruthie, cette jeune fille de 19 ans qui vit malgré elle une vie de recluse, loin de la modernité, protégée par sa mère un peu loufoque. Quand cette dernière disparait, elle va devoir prendre ses responsabilités, et s'occuper notamment de sa petite soeur. Ce qu'elle ne savait pas à ce moment-là, c'est jusqu'où l'aventure la mènerait, et quelles responsabilités elle devrait assumer. Quelles vérités elle devrait affronter. Aussi horribles soient-elles.
Sa petite soeur, Fawn, est spéciale. Avec sa poupée qui lui parle, son amie imaginaire, elle est souvent troublante, voire effrayante. Elle sait des choses qu'on se demande bien comment elle peut les savoir, et on en vient à croire que sa poupée pourrait bien être plus qu'une poupée... brrr j'en ai des frissons !
Et enfin il y a cette ville, et cette Main du diable, ses légendes, ses histoires de fantômes, ses disparitions, ses offrandes à des revenants, et cette terre où plus rien ne pousse...

J'ai dévoré ce roman, la plume de l'auteur m'a immédiatement emportée. J'ai trouvé l'histoire passionnante. Terrible, mais passionnante. Et j'ai eu peur. Déjà que les placards me font peur depuis que je suis petite, je peux vous dire que c'est encore pire maintenant. Le thème en lui-même est fort et prenant, mais c'est raconté d'une telle façon que ça en devient flippant. Les grattements derrière la porte du placard... oh my god !
Les disparitions dans la forêt, les apparitions fantomatiques  et cette indienne qui pratique une sorte de sorcellerie et dont tout le monde a peur...

Construit comme un thriller, on participe d'une certaine façon à une enquête. Qu'est-il arrivé à Alice ? Quels sont donc ces cauchemars, comme des souvenirs d'une vie passée, que fait Ruthie chaque nuit ? Où sont passées les dernières feuilles manquantes du journal de Sara, celles où elle raconterait ce qu'il s'est vraiment passé ? et comment elle a été assassinée ?

En bref,  un roman prenant, qui nous confronte à un thème qui peut être dévastateur et effrayant : la perte de l'être aimé et jusqu'où la douleur peut nous mener...


2 commentaires:

  1. J'avoue que je ne connaissais pas du tout mais ta chronique me donne vraiment envie de le découvrir !

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  2. pour le coup je n'ai pas eu peur, je trouve que Simetierre de Stephen King est bien plus flippant sur le même thème!

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