Traducteur : Eric Moreau
Genre : Contemporaine
Éditions : Harper Collins
Sortie le : 10 mai 2017
Nombre de pages : 432
Prix : 19.90 €
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*** Site de l'auteur et de la maison d'éditions
Résumé :
Pour la première fois de sa vie, Ginny Moon a trouvé sa Maison-pour-Toujours – un foyer avec une famille aimante qui saura la protéger et l’entourer. Le foyer dont n’importe quel enfant adopté pourrait rêver. Alors pourquoi cette adolescente de 14 ans cherche-t-elle à tout prix à se faire kidnapper par sa mère biologique, incapable de s’occuper d’elle ? Pourquoi Ginny veut-elle absolument retourner dans cet appartement où elle a failli mourir ? C’est une adolescente comme les autres – elle joue de la flûte, s’entraîne pour le tournoi de basket de l’école et étudie les poèmes de Robert Frost –, à un détail près : elle est autiste. Et certaines choses sont très importantes pour elle : commencer sa journée avec précisément neuf grains de raisin, chanter sur Michael Jackson (son idole), manger de la pizza au bacon et aux oignons et, surtout, retrouver sa mère biologique pour pouvoir s’occuper de sa Poupée, qui court un grand danger. Avec les moyens limités et pourtant redoutables d’une enfant enfermée dans son monde intérieur, Ginny va tout mettre en œuvre pour la sauver.
Mon avis :
Une lecture prenante
Ginny est une toute jeune ado qui souffre d'autisme et c'est elle, avec ses mots et sa façon particulière de penser, qui va nous raconter son histoire. Et cette histoire, on comprend de suite qu'elle n'est pas banale, ni heureuse. Ginny a beaucoup souffert dans son enfance même si l'autisme n'en ai pas la raison, mais tout simplement une mère droguée incapable de s'occuper de son enfant. Jusqu'à ce qu'à l'âge de 9 ans, la police, par un concours de circonstance, débarque chez la mère et la fille et voit dans quel état cette toute jeune enfant se trouve. Dès lors, Ginny va passer de maison d'accueil en maison d'accueil, puis est finalement adopté par ses parents-pour-toujours, comme elle les appelle.
Ce sont des parents aimants, qui s'occupe admirablement bien de Ginny, mais Ginni n'a qu'une aidée en tête, retrouver sa mère biologique pour vivre de nouveau avec elle.
On pourrait croire que cette obsession fait partie de la maladie, mais il n'en ai rien. Ginny sait parfaitement ce qu'elle fait, et le but c'est tout simplement de retrouver sa poupée.
Une histoire angoissante
Ginny est très intelligente et déborde d'ingéniosité pour obtenir ce qu'elle veut. Son esprit est calculateur, elle fonctionne par listes et par objectifs et ne recule devant rien pour arriver à ses fins.
J'ai trouvé cet aspect de la personnalité de Ginny à la fois admirable et effrayant. J'avais toujours cette sensation de bombe à retardement. Surtout quand sa mère-pour-toujours accouche de son bébé. D'ailleurs, c'est comme ça que nous faisons connaissance de Ginny : elle s'entraine à s'occuper d'un faux bébé en prévision de sa petite-soeur-pour-toujours qui va arriver, pour mieux comprendre comment s'en occuper etc. Mais ça ne se passe pas bien du tout, et par mesure de sécurité, Ginny n'a pas le droit de toucher sa petite soeur.
Ce côté de l'histoire ajoute une tension permanente à notre lecture ! On a vraiment la sensation qu'un truc horrible va se produire. Surtout que petit à petit, Ginny nous dévoile des choses de son passé, et là on se dit qu'on va tout droit au drame.
Un récit touchant
Un récit touchant qui nous plonge dans le monde de l'autisme. L'auteur sait de quoi il parle puisqu'il a adopté lui-même une ado autiste. On ne peut pas rester insensible face à Ginny, à ce qu'elle a vécu, et ce qu'elle vit par sa maladie.
C'est émouvant, mais, je dois bien le reconnaitre, un brin inquiétant. Ginny m'a à plusieurs reprises effrayée et agacée. Elle veut quelque chose, peu importe la manière de l'obtenir, elle fera ce qu'il faut pour l'avoir, quitte à mettre le feu etc. Je sais que le côté obsessionnel fait partie de la maladie, mais ça me mettait plus mal à l'aise qu'autre chose. Elle réagit avec violence, mais c'est parce qu'elle ne sait pas comment réagir autrement, elle a toujours vécu comme ça. Et ça peut devenir parfois très violent, comme par exemple quand elle se dispute avec une camarade de classe, et que Ginny ne supporte plus que la gamine la regarde, donc logique, pour qu'elle ne la regarde plus, il faut lui arracher les yeux. C'est ce genre de réaction qui font que ce récit est prenant, car on sent que ça peut disjoncter à tout moment, et on en a le ventre noué, car on s'attache à Ginny, mais ses réactions peuvent être tellement inquiétantes...
Du coup, on ne peut blâmer la réaction de sa mère-pour-toujours quand son bébé vient au monde, et on partage même son angoisse et sa culpabilité ensuite, car Ginny mérite l'amour de parents aimants et bienveillants, comme n'importe quel autre enfant.Mais c'est tellement difficile.
Une lecture qui nous fait nous poser des questions, sur notre façon de voir les autres, nos réactions face à la maladie et la différence des autres, mais, et je suis tellement désolée de dire ça, ça ne donne absolument pas une "image positive" à l'autisme, au contraire, je suis ressortie de cette lecture avec un malaise face à cette maladie, alors que je me doute que l'auteur souhaitait prouver le contraire.
En bref
Une histoire riche en émotions, on tourne les pages avidement, porté par une tension grandissante, mais surtout un fort attachement pour Ginny.
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