Léonce a beau avoir 72 ans, être mise à la retraite du jour au lendemain lui reste en travers de la gorge. Et puis que va-t-elle faire de ses journées, de sa solitude, des souvenirs – douloureux – qui remontent à la surface ? Soudain, elle se sent vieille, et inutile… ce qui n’arrange en rien son mauvais caractère. Qu’à cela ne tienne, ses voisins de la Résidence des Mouettes décident de la sortir de ce début de dépression. Régis le concierge qui veut changer le monde, Mimosa la fleuriste généreuse, Mama Rose l’âme du quartier, Arsène le bel architecte, Mireille la sexygénaire, Chicano l’ex-plombier, et enfin Slimane, Valentine et Amidon, tout juste entrés dans l’adolescence… Tous vont s’ingénier à lui réinsuffler le goût de vivre. Et ça marche ! Bienfait des différences, rapprochement des générations, miracles de la solidarité, le tout assaisonné d’un petit grain de fantaisie, rien de tel pour oublier le poids des ans et redécouvrir les joies de l’existence. Au bonheur des vieux est un roman aussi réjouissant que thérapeutique !
Genre : Contemporaine Éditeur : Editions Michel Lafon
Sortie le : 6 mars 2014
Prix : 16.95 € (lien Amazon)
Pages : 285
Ma note :
Mon avis :
J'ai passé un agréable moment en compagnie des habitants de la Résidence des Mouettes. J'ai souri, j'ai été émue, j'ai été triste et j'ai ri ! Que d'émotions et de partage dans ce récit...
Léonce se retrouve du jour au lendemain, sans prévenir, à la retraite. Ce travail, c'était toute sa vie. Il lui permettait de garder la tête hors de l'eau psychologiquement, et l'occupait assez pour l'éviter de trop penser.
Car c'est bien là le vrai problème : maintenant que Léonce a ses journées de libres, qu'est-ce qui peut l'empêcher de penser à ce qu'est sa vie, à regarder enfin en face ses vrais et profonds tourments, à enfin voir la personne qu'elle est devenue, et cela, sans se détester ?
Léonce se retrouve ainsi dans un tourbillons d'émotions qu'elle ne peut pas gérer, et la seule manière qu'elle a trouvé pour ne pas sombrer, c'est la colère et l'amertume.
Mais les habitants de la Résidence des Mouettes ne sont pas dupes, ils savent que derrière ses remarques cinglantes se cache une grande détresse.
J'ai de suite aimé ce personnage, Léonce. Elle m'aura faire rire plus d'une fois, avec ses répliques bien placées et si drôles ! C'est sûr, notre Léonce ne manque pas d'humour !
J'ai également partagé son indignation quand elle se retrouve à la retraite, j'ai partagé sa souffrance, son amertume et ses regrets. Elle s'enferme peu à peu dans ce rôle qu'elle joue à merveille, celui de la râleuse, qui n'ai jamais contente et qui repousse tout le monde. Une énorme lassitude s’empare d'elle, une fatigue permanente, un mal-être qui ne la quitte plus. Elle est du coup persuadée que c'est la fin, forcément, pour se sentir comme ça, elle ne peut être que gravement malade. Mais le docteur ne trouve rien, et pour cause, son mal-être est dans sa tête. Et ça, contrairement au docteur qui s'y prend très mal, les habitants l'ont une fois de plus bien compris.
Contrairement à Léonce, il ne m'a pas fallu longtemps pour succomber aux charmes de cette petite résidence et de ses habitants. Que ce soit Régis et sa dévotion aux autres, Mimosa et cette gentillesse sans pareil, ou encore Chicanos et son franc parlé, Mireille la délurée et fière de l'être, et Mama Rose, qui soigne et réconforte par sa fabuleuse cuisine...
De nombreux personnages qu'on aime à suivre, à découvrir. Certains ont eu la vie plus difficile que d'autres, mais tous sont à leur manière généreux et touchants. Ils sont là les uns pour les autres, peu importe les problèmes qu'ils rencontrent.
Le style de l'auteur est simple mais terriblement efficace. On ressent les choses, que ce soit la douleur de Léonce, l'imagination du petit Slimane (personnage principal du roman "Le monde sans adulte") et l'envie de rendre le monde meilleur de Régis. Les mots nous transportent, nous émeuvent, nous font voyager et font échos en nous. Je pouvais presque sentir la délicieuse cuisine de Mama Rose me titiller les narines au travers des lignes...
Ça fait du bien de lire des romans comme ça, on en ressort le cœur gonflé en se disant que peut-être l'humanité n'est pas perdue. On a envie d'y croire, on a envie nous aussi de cette solidarité.
En bref, des mots touchants, des histoires de vie fictives avec un goût de réalité qui nous transportent dans cette petite Résidence des Mouettes et qui nous donne envie d'y rester. À découvrir !
Merci aux éditions Michel Lafon :)
Oh je n'ai pas vu cette sortie chez Michel Lafon encore, mais je garderai l'oeil ouvert... ton avis me plait bien Michou :-)
RépondreSupprimer